L'article traite du contraste entre les images du Midi établis dans la littérature géographique -surtout française- et la réalité dans cette région pittoresque comme celle-ci se reflétait les 25 dernières années dans d'amples recherches sur le terrain. Le comparaison a fourni de larges occasions pour apprécier les développements dans la région d'un côté et sa perception par des spectateurs différents, français comme étrangers, de l'autre. Cet article est un témoignage des étrangers qui, bien qu'ils aiment beaucoup la France et ont beaucoup appris de leurs collègues français et par conséquence peuvent se joindre à l'avis de Franklin -prononcé après sa lutte pour connaître et comprendre l'Europe rural- que "on the whole French geographers were preferable" ("en général les géographes français étaient préférables"), ont quand même quelques remarques critiques.
Les observations des auteurs dans la région commençaient au début des années 1960, lorsque des étudiants en géographie humaine exécutaient des recherches sur le terrain au sujet du phénomène de sous-développement. Ce travail se déroulait dans quelques villages de la région viticole au nord de Carcassonne (Aude) et dans la Montagne Noire. Après un stage de trois mois presque tous les étudiants rapportaient dans leurs rapports de diplôme que la région était dans une situation économique et sociale grave qui ne fournissait aucune perspective d'amélioration. La population vieillissait toujours sous l'influence des bas taux de natalité et l'exode vers les villes de la plus grande partie des jeunes adultes. L'agriculture devenait relativement plus importante parce que dans les autres secteurs le nombre de travailleurs diminuait encore plus vite, mais n'avait que peu de chance dans le Marché Commun qui se développait. Le vin y était d'une qualité médiocre et l'élevage dans la montagne ne pouvait pas faire concurrence aux régions plus favorables à ces modes d'exploitation. L'infrastructure était mauvaise: la distribution en électricité était faible, une canalisation et un système de tout à l'égout étaient absents dans beaucoup des communes. Le système routier était insuffisant ainsi que les transports publics. L'appareil du commerce était obsolète et les autres possibilités étaient rares et leur qualité rétrograde. Pour le reste de la population il n'y avait pas d'espérance pour un futur plus brillant. Tout cela était en parfait accord avec la littérature géographique sur la région de cette époque.
Aux dernières années 1960 et les premières années 1970 pendant des excursions géographiques, qui touchaient presque à tous les grands projets d'aménagement du territoire de la France de cette période, une plus grande connaissance et compréhension pouvaient être obtenues. Un nombre considérable de ces projets se situait dans le Midi et la politique de stimulation des villes moyennes et des "pays" avait une grande influence sur la région. A cette époque une amélioration régulière de la qualité de la vie était perceptible, plus spécialement dans les régions rurales. Entre 1976 et 1987 les résultats de plusieurs périodes de recherche sur le terrain (d'une plus courte durée que par le passé, mais s'étendant sur un champs d'intérêt plus ample) de plusieurs régions périphériques de pays développés ont fourni les éléments pour tirer quelques conclusions. Pour pouvoir évaluer les idées sur le développement du Midi des recherches ont été entreprises en 1976 et 1977 dans les mêmes villages de la Montagne Noire qu'il y a 15 années. L'intérêt se concentrait maintenant sur le développement des éléments qui étaient importants pour la qualité de la vie. Comme les statistiques de l'INSEE le suggéraient déjà, la situation s'était beaucoup améliorée, quoique le nombre d'habitants, la composition d'âge et l'emploi n’aient pas changés dans la plupart des cas.
Les travaux des étudiants des années 1960 s'avéraient corrects quant aux espoirs de développement de la base économique locale. Mais ce qu'ils n'avaient pas prévu c'est que la France deviendrait un état de prospérité et que par conséquence cette base économique locale perdrait beaucoup de son importance. L'expansion dans tout le pays de services dont l'état se tient responsable -et avant tout l'amélioration de la qualité de ces services- changeait la vie rurale d'une manière inattendue. De plus les villages viticoles au nord de Carcassonne subissaient une revitalisation par la suburbanisation. Au sud de la ville, où le paysage est plus hostile à la circulation et la construction par son relief, les villages étaient toujours arriérés en 1977, mais quelques années plus tard cela changeait d'une manière remarquable en relation avec la construction de la bretelle de l'autoroute. En Roussillon -toujours un peu plus prospère que le département de l'Aude- où des recherches sur le terrain étaient faites dans les années 1980, la qualité de la vie et son progrès étaient encore plus frappants. Les recherches dans l'Aude et en Roussillon montraient que dans une couronne suburbaine toujours grandissante autour de Carcassonne et Perpignan des écoles étaient ouvertes de nouveau et des commerces y étaient rétablies. Dans un certain nombre de cas des services s'y établissaient qui jadis n'y étaient pas. Maintenant presque tout les attributs de la vie moderne y sont présents comme dans les régions les plus développées de l'Europe. Mais même dans les cantons les plus périphériques de la Montagne Noire et des Fenouillèdes, où la population est encore en déclin, la voiture a émancipé les habitants des villages. L'approvisionnement en électricité y est sûr, le réfrigérateur est un appareil commun; le supermarché ou l'hypermarché est à portée de la plupart de gens. Des systèmes d'eau potable et de tout à l'égout sont tout à fait normaux aujourd'hui, comme la machine à laver. Le système du téléphone français est un des meilleurs du monde et atteint chaque endroit du pays avec son équipement moderne. Le système routier est bon en comparaison avec les régions urbaines du nord du pays et il n'y a pas de congestion. Même dans les villages les plus éloignés on peut trouver des retraités qui sont venus récemment dans la région parce qu'on y estime la vie mieux qu'ailleurs, où on a gagné sa retraite: souvent des régions urbaines et industrielles bien tristes. Il y a d'autres pays comme L'URSS ou les Pays-Bas où ne sont considérés comme vitale et ayant assez de valeur pour attirer des investissements payés par le trésor publique que des villages de 2000 habitants au minimum. Dans le Midi un beaucoup plus petit nombre est considéré comme suffisant, bien qu'il soit claire que la basse densité de population et le taux réduit de natalité y influencera le façon de résoudre les problèmes économiques et sociaux. Après un quart de siècle d'observation il est difficile de ne pas croire que des grandes parties du Midi de la France se trouvent au point de vue de la qualité de l'existence au-dessus de la moyenne européenne. Vraiment une image qui contraste fortement avec celle qu'on peut obtenir de la littérature sur la région.
Regardant la littérature sur la région il est clair qu'il faut faire une sélection. Même en se restreignant aux publications les plus récentes l'aperçu ne peut pas être exhaustif.
Ferras et ses collègues de l'Université Paul Valéry à Montpellier, ont écrit un livre très clair, destiné au lecteur généralement qualifié, avec de belles illustrations, donnant toute l'information qu'on peut attendre à cette échelle et coupant court à un nombre d'idées et d'images fausses qui existent sur le Midi. Néanmoins l'image est beaucoup trop négative.
Bécat, écrivant sur les Pyrénées-Orientales, ou comme il préfère le dire: "Catalunya Nord", est un exemple encore plus prononcé. Son atlas est un travail splendide et démontre son érudition et dévouement. Mais dans son explication presque chaque changement est un constat d'échec. Chaque projet promu et exécuté par le gouvernement central est un chemin vers l'enfer d'aliénation ou une intrusion du Gouvernement central dans l'économie et la vie sociale et culturelle régionale. Les autres parties de la France et du Marché Commun dépossèdent les agriculteurs honnêtes du Roussillon des fruits de leur travail industrieux. Quoique le gouvernement ne faisait jamais rien de bon pour la région d’un côté, il doit de l'autre coté fournir la solution pour tous les problèmes qui existent ou dont on suppose qu'ils existent. Evidemment il est vrai que la population vieillit, que l'emploi manque, que les projets à grande échelle du gouvernement n'ont pas apporté la panacée pour tous les problèmes et que les régions marginales deviennent toujours plus vides. Il n'y a pas de grandes entreprises industrielles, de grands secteurs d'agriculture sont en crise et s'attendent à ce que la situation s’aggrave après l'entrée de l'Espagne et du Portugal dans le Marché Commun. Mais le Roussillon n'est plus une exception comme région de problème: un bon nombre de régions peut être incorporé dans la série de Scargill: "Problem Regions in Europe", aujourd'hui encore plus qu'il y a 13 ans lorsque la plupart de ses livres ont été écrits.
Pourquoi les géographes de la région même sont-ils si souvent si pessimistes en décrivant leur région? C'est parce que c'est une tradition ou parce que c'est au goût du jour? Feuilletant la littérature française pour trouver les opinions dominantes sur le développement du Midi il devient claire tout de suite que des expressions comme "exode rural" ou "volem viure al païs" et l'emploi fréquent des mots comme "aliénation", "colonisation", "antagonisme" , "dépendance" , "deséquilibre" et "autogestion" représentent une école de pensée qui contraste avec une autre composée des auteurs qui préfèrent une terminologie comme "développement économique et technique" , "modernisation" , "croissance", "diversité" et qui ont une notion plus brillante sur les perspectives de la région.
Dans la littérature sur l'Europe entière ou sur l'Europe Occidental, d'origine française aussi bien qu'étrangère, on est plus reluctant à prononcer des opinions ou des jugements d'appréciation. Il paraît qu'on ne trouve pas de raisons pour se plaindre explicitement de la situation dans le Midi: Gottmann est un bon exemple. Son opinion sur la croissance économique et l'exode rural est positive. "Industrialization and urbanization are necessary for higher incomes. Quite normal, younger people leave the rural areas for the much greater possibilities of the cities".Il nous dit: -'The North is paying the taxes and the South runs the politics'- .Sans hésitation il constate: "After the results of the 1962 census were analysed, French economic planning had to give up the wishful thinking previous legislation had expressed about the possibility of keeping the old distribution of population over the provinces, either on the farms or in smaller towns and cities".
Derruau, de Clermont-Ferrand, est même plus neutre; pour lui un texte géographique n'est pas une confession de foi. C'est par la présentation de beaucoup de détails sur la vie dans une campagne surpeuplée avant la Révolution Industrielle seulement, que le lecteur peut déduire le message que modernisation, urbanisation et exode rural étaient des développements positifs dans beaucoup des cas, par exemple dans celle où Bécat se plaint d'une perte de population jusqu'à 70%.
Diem aussi a très peu de jugements d'appréciation. Seulement dans son dernier chapitre il présente les notions standard de l'écologiste. Il considère les Alpes autour de Sion (Suisse) comme complètement gâtés par le tourisme, mais ne s'exprime pas sur l'exode rural ou les régions qui sont retardées dans leur développement. Dans son premier chapitre de la seconde édition de son livre sur L'Europe Occidentale, dans laquelle il présente un certain nombre de vues et conceptions neo-marxistes, l'anglais Clout promets des opinions fortes. Dans son troisième chapitre il se restreint néanmoins d'une manière remarquable aux faits et ne moralise pas comme on l’attendait. "Rural Space " (Espace rural) ne présente que des vues économiques et technocratiques, le chapitre 8 que des faits et plus de Neo-Marxisme. Clout même écrit: "As Parodi (1971) notes, the idea of balanced regional development in France is simply a 'mirage' since resources are distributed unevenly and will continue to be so" et "One of the hard lessons that has been learned over the past 30 years is that every region and every settlement in France can not have everything".
Ilbery, dans son livre sur l'Europe Occidentale, n'a que très peu d'occasions pour disserter longuement sur une échelle au-dessous du niveau de l'état nationale. L'approximation thématique, selon la mode dominante des années 1970, l'encourage à présenter au lecteur des chapitres comme "Population" , "Social Well-being" (Bien-être social) , et "Régional Policy" (Politique régionale). Dans le premier chapitre manquent des exposés sur l'exode rural et il n'y a pas de lamentations sur les développements de la vie rurale. Dans le second chapitre cependant après avoir défini certains indicateurs du bien-être et leur utilisation à l'échelle nationale, il cite Coates et consorts et reproduit une carte du bien-être social en France dans laquelle tous les départements ont été rangés à l'aide des indicateurs développées. Selon cette carte l'Aude, les Pyrénées-Orientales et l'Hérault et quelques autres départements du Midi sont dans la classe des 19 meilleurs, la majorité du reste dans une deuxième classe des 19 départements qui y suit (voire figure). Les indicateurs sont assez sensibles aux côtés noires de la vie dans les régions industrialisées et aux traits de caractère des régions rurales qui n'ont pas un climat ensoleillé. Il semble qu'Ilberry a été impressionné par les travaux des aménageurs français. Il n'a pas de raison d'être particulièrement improbateur envers la France quand il s'agit de la politique régionale, dont il s'est bien informé et donne des exemples.
Franklin, de la Nouvelle Zélande, aime évidement les paysans et par voie de conséquence il est bien accessible aux côtés âpres de leur vie. Dans son chapitre sur la France il écrit sur les "regions where the effects of depopulation have been far from detrimental to farming or society" (régions où les effets de la dépopulation ont été loin d'être négatif pour l'agriculture ou pour la société) .Il accuse les classes moyennes de vouloir maintenir la plupart de la paysannerie pour garantir leur propre survivance dans les grands villages et les petites villes. Mais le gauche politique dans quelques régions également désire conserver la paysannerie comme une base électorale solide et pour cela aime le mythe de la paysannerie.
En se tournant à la littérature sur la France entière ou des parties du pays, on peut bien discerner les auteurs étrangers des Français. Hartke, de Munich, a beaucoup de sympathie pour la France et admire .le redressement d'après la guerre et la modernisation qui suivit. Il ne se plaint pas de la situation dans le Midi. Clout montre les mêmes appréciations dans son livre de 1970. En 1977 il est évidemment contre une vue romantique sur la vie traditionnelle de la paysannerie. Scargil est à peu près de la même opinion. Leurs livres ont parus plus tard que celui de Hartke et par voie de conséquence pouvaient traiter et évaluer plus amplement la politique régionale, ses résultats et ses défauts. A cette époque il est évident que la vue pessimiste sur les développements ruraux en France, qui implique une opinion atrabilaire sur le Midi, est une attitude d'esprit de tous ceux en France qui publient sur les régions de leur pays. Les descriptions de Vidal de la Blache, et les auteurs qui suivaient sa tradition comme de Martonne et Chabot, sont bien en accord avec celles des étrangers. Ils présentent une quantité accablante d'information. L'explication n'est pas dominante, la description historique et la géographie physique sont au premier plan. Pour eux le gouvernement central n'est pas l'agent omniprésent qui doit tourner tout au bien et qui est coupable pour tout ce qui ne va pas. Leur conception du gouvernement est encore celle des conservateurs du 19-ième siècle.
Carrère et Dugrand -le titre de la série dont leur livre est un fascicule: "France de demain" est évocateur- sont leurs antipodes. "La Région Méditerranéenne" est en bien des aspects le précurseur du livre de Ferras et consorts; beaucoup de leurs idées sont déjà présentes. Leur description s'accorde avec la conclusion tirée d'après les recherches des étudiants néerlandais des années 1960 mentionnée ci-dessus. Dans "L'atlas" de Ferras, Picheral et Vielzeuf on peut trouver, quoique avec modération, l'influence de 25 ans d'action occitane par des régionalistes comme Lafont et Le Bris. Ceux-ci sont à un certain degré des héritiers d'auteurs comme Dauzat. Cet auteur très conservateur de l'ère Pétain possède une notion de vertus de la vie presque du style "Blut und Boden" (Sang et Terroir). Les écologistes des années 1970, dans leur innocence, ont élaboré toute une série de ces notions, maintenant vêtues d'un jargon marxiste. Pierre George d'ailleurs les a aidés pour une partie aussi; il critique fortement la modernisation, mais se souvient bien de la misère des générations de jadis. Ce qu'il y a de frappant dans la plupart de la littérature à l'apparence gauchiste ou régionaliste, c'est le manque d'intérêt en la dureté du mode de vie traditionnelle. Ces citadins avec ses racines dans les classes moyennes sont noyés dans la nostalgie et manquent de la vraie connaissance historique pour être conscient de ce qu'il voulait dire d'être un paysan qui doit vraiment lutter pour sa vie.
Fabre et Lacroix, anthropologistes occitans, écrivant sur la vie quotidienne des paysans languedociens du 19-ième siècle -et par voie de conséquence ils devaient mieux savoir- méritent les mêmes reproches. L’observateur/visiteur du Midi, trouvant partout des terrasses regagnées par la végétation naturelle et des maisons tombées en ruines dans des situations les plus désespérées, est beaucoup plus porté à se joindre à Dumont et Fourastié.
Dumont commençait sa carrière avec une étude de la vie rurale et ses possibilités de développement dans le delta tonkinois. Après .la Deuxième Guerre Mondiale il a fait paraître beaucoup de livres sur le Tiers-Monde. Il était mis à la porte de l'OAA parce qu'il ne pouvait pas s'associer à la philosophie de cette institution et entrait en conflit avec les autorités de Cuba et de la République Populaire de la Chine. Il est un critique distingué des économies occidentales en raison de leur prodigalité et il a été une fois candidat à la présidence de la France de la part des écologistes. Deux fois il a fait un tour des régions agraires de la France. Ses rapports n'étaient pas en unisson avec l'esprit funèbre de maint géographe français.
Fourastié, un économétriste fameux et ancien membre du "Commissariat du Plan" écrit avec indignation sur des gens qui glorifient le passé. Ses problèmes les plus vifs concernent le fait que les jours d'une croissance économique vite et facile sont passés et que les générations plus jeunes prennent leur abondance comme normal et qu'ils murmurent pour encore plus. Ces deux savants remarquables, d'origine paysanne qui ont connu par leur propre expérience la vie rurale traditionnelle et qui ont observé de leurs propres yeux les développements de ce siècle, sont les autorités vrais. Les livres de Fourastié surtout devrait être lus comme un antidote contre Ferras et Bécat. Dans les dernières années 1970 la vie intellectuelle française montrait des signes d'une émancipation qui la libérait des idées marxistes et néo-marxistes qui étaient si typiques pour l'ère 1945-75. La géographie n'était pas au premier plan, mais avec des auteurs comme Claval devenant plus dominant, il est évident que les temps ont changé. Dans cet ordre des idées le livre "La France du vide" de Béteille, est illustratif. Quoiqu'il ne touche du Midi que les régions montagneuses il mérite sa place dans ce tour d'horizon parce qu'il traite avec réalisme pas seulement les difficultés mais aussi les possibilités et les acquis de la France rurale.
Un des buts à atteindre par un géographe en entreprenant des recherches sur le terrain à l'étranger est la comparaison avec sa propre situation bien connue et par voie de conséquence une compréhension plus grande de celui-ci. Si les auteurs français qui publiaient sur le Midi à tendance pessimiste avaient entrepris un peu de recherche dans d'autres régions de l'Europe (par exemple le Pays de Galles en Grande-Bretagne, ou la Lorraine) certainement ils auraient écrit des livres différents sur leur région aimée. Comme Gravier s'exprimait: "Des paysages verdoyants, des coteaux ensoleillés, des plans d'eau, des champs de neige représentent pour une région, si elle sait en tirer parti, des chances beaucoup plus sûres que tous les minerais". Il avait la Côte d'Azur en vue mais la même chose est vraie pour le Languedoc-Roussillon. En étudiant Chaunu il est parfaitement clair que la dépopulation est un problème national, même européen. Lugan va même jusqu'à la postulation que le type de gouvernement, c'est à dire l'état surcentralisé, à lui seul est déjà responsable du déclin des naissances. On pourrait suggérer qu'ici un devoir primaire existe pour la population même. Vailhé présente quelques exemples qui pourraient montrer le meilleur et unique chemin vers un future plus clair. "Help yourself so helps you God" (Aidez vous-même et Dieu vous aidera) dit l'ancien proverbe.
L'exemple du Nord des Pays-Bas, une région qui a fort besoin d'une croissance économique, démontre qu'il est contreproductif de s'asseoir en attendant les initiatives de l'état toujours invoqué et toujours critiqué. Une attitude positive de la population même est une condition nécessaire et les géographes devraient donner un coup de main pour obtenir cela.